Format

Les discussions à propos des formats sont parfois interminables.

Lequel est le mieux ? Format long ? Format court ? Inventer son propre format ? Utiliser un format existant ? Modifier un format existant ?

Comment bien choisir son format ?

Un format doit correspondre à votre pratique de l’impro, et à votre développement. Il doit également satisfaire le public !

Êtes vous un vétéran ou un débutant ?

Si vous êtes un débutant, peut être que vous allez choisir un format court (qui se joue en 30 min – 1h), car même si c’est un désastre, le public n’aura pas à le subir trop longtemps.
Peut être que vous devriez choisir un format qui permet de mélanger différentes expériences, comme un MicetroTM.

Si vous êtes un vétéran, il peut être intéressant de se fixer un nouveau défi :
Travailler un ou plusieurs genre (western, Molière, Shakespeare, …). Travailler la physicalité avec un format muet. Réduire le nombre de joueurs sur scène (4 ? 3 ? 2 ? 1 ?), et adapter le format.

Combien de joueurs avez-vous ?

Si vous êtes très nombreux, un match ou TheatreSports, ainsi qu’un Micetro ou un format basé sur l’élimination permettra de faire jouer de nombreuses personnes. Avoir un présentateur, des juges, des régisseurs, gérer des décors/costumes/accessoires permet de mobiliser de nombreuses personnes.

Quelle type de scène vous intéresse ?

Courtes / Longues. Jeux / Scènes sans contraintes.

Voulez-vous un directeur dans votre format ?
La présence d’un directeur réduit la peur, et permet d’aller plus loin sur scène. Il ne faut pas non plus trop se reposer sur lui et être capable d’improviser sans. Un seul directeur ou tous les joueurs doivent-ils diriger ?

Le format doit-il prendre en compte l’échec ?
Peut-on dire que la scène était ratée ? Faut-il punir les joueurs si c’est le cas ?

Quel place pour le public ?
Peut-il voter ? Peut-il donner des suggestions ? Peut-il jouer ?

Voilà plusieurs questions qu’il est important de se poser lorsqu’on crée / choisit un format.

Lorsqu’on modifie un format, il est important de bien comprendre le format initial, et de ne pas le faire par peur ou juste pour le changer, mais pour l’améliorer ou le rendre plus risqué pour vous.

Quelques exemples :

J’ai un groupe nombreux, avec des niveaux très différents. Je veux faire jouer tout le monde.
Jouons un Micetro tm!

J’ai un petit groupe de vétérans. On aime créer des histoires longues, mais on s’ennuie un peu.
Créons un format long western en costume.

J’ai un groupe moyen de débutants.
Jouons un cabaret court (30 min) en première partie d’un autre spectacle !

Si vous avez besoin de conseils en matière de format, n’hésitez pas à m’exposer votre situation dans les commentaires, je vous conseillerai des formats !

Surtout, réfléchissez bien avant de créer ou modifier votre format aux rôles que vont tenir les éléments de votre format.

De nombreux groupes trouvent des idées astucieuses dans leur format pour se rassurer et avoir quelque chose auquel se raccrocher (comme on peut se raccrocher aux blagues de l’arbitre dans un match). Mais n’oubliez pas que l’impro est au cœur de votre spectacle ! (ou alors écrivez certains morceaux, mais avec sérieux).

Testez ! Essayez des trucs, enlevez en d’autres, voyez ce qui fonctionne le mieux pour vous !

Ne créez ou modifiez pas quelque chose juste pour vous l’approprier. Faîtes des changements pour une bonne raison ! Surtout si vous ne comprenez pas parfaitement les raisons des éléments d’un format.

10 commentaires sur “Format”

  1. Je me souviens m’être quand j’ai créé mon format long…J’ai besoin de votre conseil pour ameliorer ou changer mon format. Comment dois-je faire pour vous contacter. Merci aussi pour cet article

  2. Je formulerais un complément disant « Attention aux recettes toutes faites » Il n’existe pas de cheminement logique ou l’on peux procéder tranquillement à une création étape par étape, suivre un processus tout fait comme la mise en vente d’un produit.
    La création nécessite justement une phase de recherche, et surtout de doute.
    Il s’agit d’aller dans une direction sans trop savoir ou l’on vas déboucher ( en d’autre terme prendre des risques et ne pas tout anticiper). Évidemment il est important d’avoir guideline dans son format mais elle doit permettre une infinité de résultat. Il y a dans chaque création une découverte à faire.

    Je crois comme au théâtre qu’il a création et adaptation et que ses deux voies supposent des approches différentes.
    « Un format doit correspondre à votre pratique de l’impro »
    Je pense que l’inverse est vrai aussi.

    Enfin il faut considérer (a mon sens) la création comme un acte il est mû par une intuition, une rébellion une irrévérence…

    1. En fait, ce que je n’aime pas trop, c’est l’approche décorum => format => impro.

      Pour prendre un exemple qui va peut être me fâcher avec des gens, j’ai des amis qui ont fait un spectacle sur IKEA.

      Dans leur decorum IKEA, ils ont voulu rajouter « la pièce en trop qui reste à la fin ».

      Du coup, ils ont créé des cartes avec des contraintes que le spectateur peut jeter n’importe quand sur scène. Ils doivent alors changer d’accent, ou d’époque, etc etc…

      C’est pas très intéressant, et ça ruine pas mal la scène. Mais l’idée est rigolote, et c’est dans le décorum… Mais ça ne sert pas trop l’impro.

      Ce que je veux dire c’est que dans les formats qui sont créés, il y a beaucoup d’éléments qui sont ajoutés, parce que c’est une idée « astucieuse » qui fera rire le public, mais il y a rarement un réel travail de : ok, on teste ça. Est-ce que ça marche ? Qu’est-ce que ça fait comme impro ? On garde ou pas ?

      Il y a aussi beaucoup de gens qui pensent qu’un format, c’est un décorum. Et qui travaillent sur l’habillage, et ne se concentrent pas sur les mécanismes d’improvisation qui sont requis et impliqués.

  3. Bonjour,

    Je fais partie d’une troupe d’improvisation qui a a une scène de café théâtre régulière.
    Nous varions peu les formats entre le match et l’impro dirigée.

    Je me permets de vous livrer mes réflexions dans la recherche d’un format différent, si possible novateur et inédit, (attention ces réflexions se limitent à mes connaissances et impressions que je sais limitées) :

    Les spectacles d’impros efficaces sont basés sur un enchainement d’improvisations courtes. La mise en scène de ces impros peut varier : catch, spirit, repas, impro TV mais au final c’est tjs un prétexte à un enchainement d’impro courtes.
    De nouvelles catégories sont possibles mais à mon sens, pour faire autrechose il faudrait ou sortir du format avec une impro longue ou habiller suffisamment ce format pour que ce séquençage des impros disparaisse.
    Habiller le format, avec de la musique des inter-impros, et l’habiller suffisamment pour que les impros s’enchaînent sans qu’on cela se voit. Difficile à moins de rajouter des saynètes écrites qui mettraient les improvisateurs en situation de manière habile.
    Exemple : « bonjour cher public, nous essayons de monter une pièce de théâtre, on va jouer la scène d’entrée, si ca vous plait pas, on la refera plus vite ? plus romancée ? autre époque ? «
    L’idée est d’avoir un fil conducteur parfait qui permet d’enchainer les moments d’impros et au final livrer qqc de cohérent. Est-ce possible ?
    Par contre cet habillage est forcément écrit et rodé pour enchainer proprement les impros.

    Autre option : allonger le temps des scènes d’impros. Pour arriver à une histoire unique, proche d’une pièce de théâtre. Un directeur doit permettre de jouer une histoire longue. L’exercice me semble particulièrement difficile notamment sur une scène vide. Il existe notamment le harold le deus ex machina. Qui donnent des méthodes pour faciliter l’exercice. Le harold me semble composé de 4 groupe jouant chacun une scene successivement. Au 2eme tour on essaie d’intégrer des éléments des scènes différentes, et au 3e tout le monde se retrouve. Peut etre adapté au polar, pour pouvoir supprimer des gens…
    Dans tous les cas, des costumes, un décor ou des jeux de lumières permettront d’embellir et de nourrir suffisamment les scènes afin d’arriver à s’approcher d’une pièce de théâtre avec une seule histoire.

    Dans cet esprit, une autre idée : travailler en partant d’une pièce de théâtre classique et enlever le maximum de ce qui est écrit, pour garder juste quelques trames, entrée sortie de personnages, le tout en costume dans un lieu unique ?

    Ces réflexions vous paraissent elles valides?
    Merci de votre aide !

    Pleins de concepts différents connus :
    http://www.improticket.com/concepts

  4. Ah ! Très intéressant ! En tout cas je vous félicite d’avoir une démarche qui semble vouloir aller vers un spectacle de qualité !

    Peut-être que je peux donner quelques pistes de réflexion :
    La longueur est souvent la première chose à laquelle on pense lorsqu’on veut faire quelque chose de différent. C’est clairement une piste à explorer, mais ce n’est pas la seule !

    Je pense qu’il est extrêmement intéressant d’écrire certaines parties d’un spectacle. Si elles sont bien écrites, travaillées, répétées, ça peut donner lieu à un vrai spectacle de qualité, qui plait aux spectateurs, comme l’ont montré les bonimenteurs. Pour autant, il faut alors que les impros ne soient pas négligées, et soient sans doute très risquées pour compenser la stabilité du texte écrit.

    Dans cette piste là, pour prendre des risques, vous avez plusieurs possibilités :
    * prendre de fort risques pour vous même, et vous forcer à aller hors de votre zone de confort (improviser sur des sujets intimes ou polémiques).
    * introduire de l’aléa (en demandant des suggestions ou en tirant des des choses au hasard)
    * introduire de l’interactivité (en faisant jouer des membres du public sur scène, ou en laissant le choix au public de l’orientation de l’histoire)

    Je vous conseille plutôt le premier choix, mais c’est juste un avis personnel.

    Pour ce qui est des formats longs, plein d’écoles :
    * Le Harold qui est en fait 3 actes de 3 partie dans sa version « scolaire », c’est à dire, celle qu’on apprend à Chicago pour commencer, mais qui est sensé évoluer vers une structure fluctuante. Il est décrit ici dans sa version scolaire : http://en.wikipedia.org/wiki/Harold_%28improvisation%29. Le livre « Truth in Comedy » (voir la bibliothèque de ce site) le décrit également.

    Le Harold est un format un peu intermédiaire puisqu’on construit un format long à partir de scènes courtes qui vont dans des directions différentes en réintégrant tout. On ne comprend qu’à la fin comment tout était lié.

    * La méthode « process », basé sur le livre de Gellman (cf bibliothèque) qui montre un atelier ayant pour but de créer une pièce de qualité littéraire… Je pense qu’il est extrêmement difficile d’y parvenir juste en lisant le livre et sans prendre d’atelier spécifique, tant sur la méthode que sur le résultat…

    * La structure de Kenn Adams, dans son livre « how to improvise a full length play » qui offre une véritable structure pour jouer une pièce longue. Son livre est court et facilement adaptable. Je le recommande ! Vous pouvez voir aussi la compagnie Eux jouer ce format à Paris.

    Après, la longueur n’est effectivement pas le seul levier d’un format.

    Les costumes sont très intéressants. ICKS improvisent un format long costumé en proposant au début un choix du costume au public. J’ai entendu dire (je ne les ai pas vu), qu’ils ne s’en sortaient pas très bien, mais l’idée est intéressante je pense !

    On peut jouer aussi sur le lieu et le temps de la narration :
    * imaginons un format qui se joue dans un lieu défini (un appartement, un coin de rue, etc…), mais à toute une série d’époque différente. On peut alors imaginer qu’on pourrait avoir un décors très riche et très complet, et l’adapter suivant les époques, et peut être même lié les histoires entre les différentes époques…
    * imaginons un format qui montre toute une série de scène de 5 minutes exactement, qui se passent exactement au même moment, mais dans des lieux très différents.

    On peut également jouer sur le nombre de joueurs : solo, duo, trio imposent d’autres fonctionnements du format !

    Après, il existe encore une fois plein d’autres façon d’inventer un nouveau format. Dans les choses existantes :
    Keith Johnstone a créé un format basé sur l’interview d’un membre du public.
    On peut creuser et proposer un format qui raconte le futur d’un membre du public ?

    Tout ça pour dire que la longueur n’est pas forcément le seul paramètre du format !

    Pour finir sur votre idée d’élimer une pièce de théâtre existante, je pense qu’improviser avec une trame est un très bonne idée. Je me demande s’il ne vaut pas mieux tout de même créer votre propre trame. Mais j’avoue que l’idée me titille et me paraît intéressante !

    J’espère que j’ai pu vous apporter quelques réponses, n’hésitez pas à revenir vers moi ! =)

  5. Merci de votre réponse,

    Je m’aperçois en vous lisant que ce qui m’attire est l’idée d’avoir un spectacle plus éloigné du café théâtre, et jouable dans des salles de théâtre.

    Dans ce cadre j’ai le sentiment que la scène doit être occupée par un décor, du coup un lieu unique (ou un décor transformable) avec des histoires dans ce lieu avec plusieurs époques est assez sympa.
    En tout cas il faut que je lise le livre de keith sur la forme longue!

    Merci de vos réflexions je vous tiens au courant de nos avancées!

  6. En parlant de Keith, il suggère la chose suivante : proposer à des théâtres de jouer après une pièce de théâtre, et de garder le public de la pièce et de profiter du décors également ! Il faut garder un spectacle assez court je pense pour éviter de retenir un spectateur contre son grès trop longtemps, mais l’idée est séduisante je trouve !

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