J’ai récemment été invité à un festival à Lyon par la Lilyade : la carte blanche !
Et j’avoue que dans cette histoire, tout le monde prenait un risque ! La Lilyade a invitée Ian, qu’ils connaissaient par son blog. Et la Lilyade a ensuite proposé à Ian de venir avec un copain, et il m’a invité à son tour. Autant dire que la Lilyade lui faisait un chèque en blanc, vu qu’ils ne me connaissaient pas du tout ! De mon côté, je connaissais mal la Lilyade. J’avais entendu le nom auparavant, et j’avais vu un bout de spectacle sur internet… Rien de plus.
Et bien, j’ai été séduit par cette troupe généreuse ! Dès les premiers moment de mon arrivée, j’ai pu discuter avec les gens de façon calme et détendue, sans que ce soit un concours de blague et une compétition à qui est le plus drôle comme on peut l’avoir dans d’autres festivals. Sans compter que sans nous connaître mieux que ça, ils ont été particulièrement généreux avec le temps de scène : ils nous ont offert de participer à 4 spectacles sur 3 soirs ! Plein de générosité hors de scène aussi, avec de la plaisir, et de la bienveillance.
Mais avant tout, j’ai aimé leur approche et les opportunités qu’ils nous ont offert. Tout d’abord, il y a une vraie volonté de faire dans la qualité à la Lilyade. Certes, ce sont des amateurs, mais dans le sens le plus noble du terme : des amoureux de leur pratique à la recherche de spectacle de qualité.
Cependant, cette volonté de qualité ne se fait pas au détriment de la prise de risque : nous avons tenté plusieurs formats pendant ce festivals que la troupe n’avait pas vraiment essayé avant, et que nous avons peu travaillé avant.
Alors comment ça marche ? Particulièrement inspirés par l’école de Chicago (mais on trouve des johnstoniens dans le tas aussi), ils font un véritable travail et apprennent comment improviser, plutôt que de simplement travailler un format. Et ça fonctionne bien, comme illustré par une conversation que j’ai eu avec un spectateur à la sortie d’un spectacle :
- Spectateur : Comment savez vous ce que vous allez jouez pendant les scènes ? Vous en discutez entre vous sur scène ?
- Moi : Non non, on se lance juste, et on construit sur le moment…
- Spectateur : Ah… Ah ben vous devez bien vous connaître alors !
- Moi : ben en fait, je les ai rencontré il y a 2 jours…
Grâce à la Lilyade, j’ai pu essayer quelque chose d’assez chouette que j’avais envie de faire il y a longtemps : jouer un format long costumé dans un décors. C’était un vaudeville. Ils m’ont loué un costume complet. C’était extrèmement contraint, et beaucoup d’improvisateurs auraient vu ça comme une insupportable limitation de leur créativité : le décors était fixe (on avait une porte !!!) donc nous n’avions qu’un seul lieu, nous étions costumés, donc impossible de jouer différents personnages, l’un des joueur était costumé en majordome donc n’avait même pas le choix de son personnage. C’était un vaudeville, donc l’époque était contrainte, le style, etc… Et pourtant… Et pourtant ! Il reste tant de choses à explorer, à essayer, à faire, à découvrir ! On pourrait en jouer 5 de suites et continuer à s’amuser ! J’ai vraiment beaucoup aimé cette opportunité qui nous a tous mis dans une attitude très théâtrale, plus engagée, plus propre… C’est vraiment quelque chose que j’aimerai reproduir !
Un autre spectacle dans lequel Ian a joué, et auquel j’ai assisté était un soap opéra (à la manière de Dalas), en format long, en épisodes, avec des costumes (un peu plus légers que ceux du vaudeville, mais présents). Encore une fois, c’est très contraint : un personnage, un style, etc… Mais beaucoup de liberté !
Nous avons également joué le format « signature » de la Lilyade « J’ai toujours voulu te dire… », qui met en scène la mort d’un personnage, puis on voit un monologue des proches lors de la veillée, suivi d’une scène en relation avec le monologue (un peu comme un armando diaz). Ce que j’ai particulièrement aimé dans ce format, c’était que nous avons commencé à jouer dès l’arrivée des spectateurs dans la salle qui étaient accueillis par « les membres du service funéraire » et placaient les gens dans la salle, et offraient leurs condoléances.
Bref, tout ça pour vous dire d’aller voir la Lilyade en spectacle si vous passez par Lyon, que cette bande de gens essayent des choses culotées et participent à l’amélioration et la diversification de l’improvisation en France, et que je porterai le t-shirt Lilyade avec fierté !
(crédit photos Marie Cuenot)
Oui, ça a l’air du très bon ce qu’ils font.
Moi lors de ma venue à Lyon, j’ai vue la pièce « Plein Phare », avec Jonathan Chiche et Jordan Topenas (très bon, je recommande d’ailleurs).
Et lors de l’attente, le décor était là devant mois. Un intérieur de gardien de phare.
Et putain, je me suis dit qu’est-ce que ça serait bon d’improviser un huis-clos là dedans, à deux comédiens, avec costumes, et un format long.
Le régisseur serait aussi improvisateur, puisque la scénographie (son, lumière) peut aussi être improvisée.
Donc voilà, moi je rêve de huis-clos à 2 comédiens, improvisé dans un phare maintenant. Rien n’empêche vraiment de faire ça, d’ailleurs, après tout…