Beaucoup d’entre nous ont expérimenté ce bouillonnement qu’on ressent parfois lorsqu’on regarde un spectacle d’impro. L’envie de participer au spectacle, de faire autre chose que ce qui se passe sur scène.
Keith Johnstone décrit l’exercice « Et après … ? » en disant qu’il y a une transformation entre le spectateur et l’acteur, même s’il s’agit de la même personne, lorsque nous sommes dans le public, nous n’attendons qu’une chose : le choix évident. Une fois sur scène, nous nous débattons pour éviter de faire le choix évident.
Ce bouillonnement que nous ressentons devrait nous faire prendre conscience de manière la plus frappante que ce nous nous refusons sur scène (être évidents) est exactement ce que le public attend en fait. Alors arrêtons de décevoir le public, et soyons évidents !
Keith Johnstone. Avec un « e » à la fin… 🙂
Ian était allongé sur une plage de fin sable blanc. Son collier de fleurs lui caressait doucement la poitrine, et un grand verre de pina colada était négligemment planté à côté de lui dans le sable.
Le soleil avait maintenant atteint son zénith, et Ian décida d’aller se baigner pour éviter de surchauffer. Le soleil prenait des teintes rougeassées, et la température s’éleva brusquement. Le sable commença à devenir brûlant, et Ian se mit à courir vers l’eau. Pourtant, plus il courrait, plus la plage semblait s’éloigner. Il accéléra, résistant à la douleur de sa peau qui séchait sous le soleil agressif… L’eau n’était plus qu’un lointain filet bleu à l’horizon, et une immense étendue désertique se dressait devant lui. Le soleil était rouge vif maintenant, et la chaleur mis feu aux cheveux de Ian.
Un soubresaut parcourut le corps de Ian, qui se réveilla transpirant agrippé sur ses draps, la gorge sèche ! Ses yeux s’ouvrirent sur les chiffres rouges du réveil fixés sur 1h40. Il s’assit sur le bord de son lit et se leva vers sa cuisine. Mais lorsqu’il voulut tendre le bras vers la poignée de la porte, il sentit son corps lui échapper et son regard se fixa sur son ordinateur. Le fond d’écran représentait une plage au soleil rouge.
Son corps alla s’installer devant l’écran. Son esprit paniquait, et il ressentait pourtant une gêne autre que la perte du contrôle de son corps. Sa main s’abattit sur sa souris, et en trois clics, il était sur le site de META, le sentiment de gêne devenait oppressant.
Lorsqu’il vu la faute, il comprit qu’elle était à l’origine de tout, il la corrigea donc ! A peine eut-il cliqué sur le bouton d’envoi du commentaire qu’il sentit se relâcher l’emprise, et il récupéra le contrôle de son corps.
Le seul reste de l’expérience était une sorte d’écho dans son esprit. Un mélange entre « sorry » et « thank you » prononcé avec une voix qui lui rappelait quelque chose.
Ian retourna donc se coucher, et alla finir sa pina colada dans un sommeil tranquille et réparateur.
Au début, je t’avoue que j’ai cru qu’il s’agissait d’un roman érotique.
Rhoooooooooo !
Mais non, c’était juste l’histoire de Ian, l’homme qui corrigeait les fautes d’orthographe à 1h43 du mat’ 😉 (ce qui nous rend un fier service pour pas nous taper trop la honte, merci)