Combien de joueurs connaissez vous qui ont la bougeotte ?
Ils dansent en permanence d’un pied sur l’autre, se déplacent sans signification, rajoutent des mouvements « parasites » (je me recoiffe, je me gratte, je tourne la tête de tous les côtés).
Keith Johnstone décrit un certrain nombre d’exercices sur ce qu’il appelle les statuts. Un faible statuts aura tendance à être discret, pas imposant, à penser que les statuts les plus hauts ont raison, les admirer, etc.
Pour créer justement artificiellement un faible statuts, il conseille de porter la main à son visage, mettre ses pieds en canard, battre des paupières plus que nécessaire, ajouter des mouvements parasites. Tiens, ça vous rappelle quelque chose ?
Cette réaction guidée par la peur, le trop plein d’énergie, le fait de vouloir qu’il se passe quelque chose, diminue involontairement le statuts du joueur, qui est donc condamné à jouer des personnages de faible statut, ou à jouer des personnages de haut statut peu crédibles (Essayez de hurler « Maintenant rampe devant moi ! » à quelqu’un en vous recoiffant, les genoux qui se touchent, en battant abondamment des paupières, et en sautillant sur place, je mise mon argent sur le fait qu’il vous rira au nez !).
Reprenons le contrôle de notre statut et de nos déplacements. Nous sommes dans des scènes imaginaires, et il est très rare que nous fassions un déplacement utile vis à vis du décors (à part lorsqu’il a déjà été posé). Mais si vous avez besoin d’aller chercher du lait dans le frigo, ça n’aura pas le même impact si vous allez le chercher en vous éloignant de votre partenaire, ou en vous en rapprochant…
Même s’il n’est pas indispensable d’être un mime parfait pour être un bon improvisateur, il paraît nécessaire de s’y entraîner suffisamment pour pouvoir être capable d’effectuer une action sans abaisser son statut (si un personnage est posé avec un haut statut et qu’il tremble en se faisant un café, ajoutant un tas de gestes inutiles, il aura du mal à maintenir cette position).