Histoire de rétablir un peu la vérité :
<à sauter si l’analogie avec les sciences et l’impro vous a repoussé>
Si vous avez lu le livre de Mick Napier (Scenes from Inside Out), que je vous recommande même si je n’adhère pas vraiment à tout, et que vous vous êtes accrochés pendant le chapitre sur la 2ème loi de la thermodynamique, quelques précisions :
La vitesse de la lumière n’est PAS tout le temps la même ! Dans le verre la lumière se déplace plus lentement que dans l’air. Dans l’équtation E=mc², c, c’est la vitesse de la lumière dans le vide, qui elle est toujours constante !
Après, dans le deuxième principe même, l’entropie, c’est effectivement le désordre, et non pas les fuites de chaleurs ! Lorsqu’il prend le cas du café qui se refroidit, il ne considère pas un système fermé, mais un système ouvert, qui échange de l’énergie avec l’extérieur (le reste de la pièce).
L’entropie, c’est réellement une mesure du désordre. Pour avoir un bon exemple : Prenez une boîte hermétique, complètement vide (pas un seul atome dedans), et mettez-y 10 molécules d’oxygène. Disposez les de façon à former un cercle. Dès que le système peut évoluer, les molécules vont se mettre à rebondir dans tous les coins de la boîte. Pensez-vous qu’il soit possible que les molécules reprennent spontanément leur forme de cercle ? Pensez vous qu’elles vont aller toutes se réfugier dans le même coin. Sans doute pas… L’entropie du système a augmenté : vous aviez des molécules bien ordonnées en cercle, et maintenant, elles sont dispersées et mal rangées.
Spontanément un système évolue vers l’augmentation de son entropie, le système devient de plus en plus bordélique. Le seul moyen de diminuer son entropie, c’est de lui amener de l’énergie !
</la suite parle d’impro>
Je n’aime pas tellement la façon dont Mick formule l’idée de prendre soin de soi même en premier. Même si je suis d’accord dans le fond qu’il faut éviter ce long moment pendant lequel on se jauge à se demander si ce qu’on compte faire ne va pas trop perturber son partenaire.
Le meilleur moyen de commencer une scène, c’est de faire un choix fort. Le mieux, étant de faire une forte dotation qui va inspirer son partenaire, et pas forcément de faire un choix fort pour soi même en oubliant qu’on est deux sur scène.
Faîtes l’exercice suivant : mettez vous en cercle, et faîtes une plateforme : le premier joueur dit à son voisin de gauche « Je suis X », le voisin de gauche répond au premier « Moi je suis Y, et notre relation est RELATION », le premier joueur répond « nous faisons ACTION », le voisin rétorque « nous sommes LIEU, et il est TEMPS ». Puis le voisin joue avec le voisin suivant, etc.
Refaites ensuite le même jeu, sauf que cette fois ci, au lieu de dire « Je suis X », définissez l’autre « Tu es X » ! Vous vous en rendrez surement compte, bien qu’il ne devrait y avoir aucune différence, c’est beaucoup plus facile ! Alors pourquoi se priver de la facilité, et faire de fortes dotations à son partenaire au début de la scène ?
Si en plus, on pratique des exercices de groupes qui apprennent à faire des propositions qui inspirent ses partenaires, je pense qu’on obtient des débuts de scène supérieurs et plus faciles que lorsqu’on fait un choix fort pour soi même. (Pour être juste malgré tout : Mick propose de commencer des scènes par « Tu … » puis une phrase, comme « Tu as pris la carte ? » ce qui revient à faire une dotation à son partenaire).
Je classerai donc : faire une dotation forte à son partenaire en essayant de l’inspirer > faire un choix fort pour soi même > regarder le partenaire en espérant que toute l’attention qu’on lui porte va définir une plateforme.
Mais, si ce n’est quelques points de désaccords mineurs, Mick Napier explique brillamment pourquoi les « règles » (écoute, ne pose pas de question, dit oui) sont absolument vaines à travailler, et que la véritable source du mal, c’est la peur ! A mettre entre toutes les mains !