Les règles

Si on demande aux gens de définir des règles en improvisation, celle qui viendrait sans doute en premier serait « dîtes oui ! », il y aurait ensuite sans doute l’écoute, puis peut-être quelques autres, mais à un moment viendrait également « ne pas poser de questions ».

Hier soir, j’ai vu une scène qui a consisté uniquement à un jeu à deux : une personne posait des questions, l’autre répondait « non ». C’était trop bien.

Et bien sur, personne ne sera étonné, parce qu’on sait bien tous qu’en improvisation, il n’y a pas de règles ! Et qu’on peut toujours trouver un contre exemple.

Pourtant, je pense que cette règle de « dire oui » et « ne pas poser de questions » sont de mauvaises règles. Pourquoi ? Parce qu’elles ne garantissent absolument pas que la scène soit bonne.

Il existe des méthodes qui permettent d’avoir une bonne scène à coup sûr ! Pas forcément grandiose, mais au moins bien. « Dire oui » et « ne pas poser de questions » n’en font pas partie. Si on respecte ces règles, on ne sait toujours pas si la scène sera bien ou pas !

La question qui se pose alors, c’est de savoir s’il faut commencer par apprendre les règles pour les briser ensuite ou si ce sont juste de mauvaises règles.

Eh bien, je pense qu’il y a les deux cas. Il existe des méthodes (Keith Johnstone et la narration, Del Close et l’organique, …) qui permettent de s’assurer d’avoir une bonne scène. Ce ne sont pas des méthodes universelles, il existe aussi d’autres façon de faire des bonnes scènes, mais ces méthodes là fonctionnent. « Dire oui » et « ne pas poser de question » n’assurent rien du tout.

De plus, comme le suggère Mick Napier dans Improvise, Scenes from inside out, ces règles ont été établies pour corriger un comportement habituel chez les débutants, mais ces règles soignent le symptôme et non la cause qui se trouve être la peur.

Trouvez donc ce qui fonctionne pour vous, mais jouez avec les règles, essayez de faire le contraire pour éprouver leur solidité, et si la règle ne vous garantit pas une bonne scène, demandez vous si elle est vraiment si bien que ça !

D’autres articles sur les règles avec des points de vue différents : Bullecarré – Le Caucus, Bill Arnett sur « Oui, et », …

4 commentaires sur “Les règles”

  1. Sûr que ce ne sont pas des règles à suivre à tout prix!
    Ce ne sont certainement pas des règles à avoir en tête lorsque l’on est en jeu. Perso, j’ai encore tendance à travailler le « oui et… » avec mes élèves, il permet d’aller vers des réflexes qui sont plutôt positifs en impro à mon avis (quittancer et proposer). D’accord, il y a d’autres moyens, mais celui-ci ne me paraît pas plus mauvais qu’un autre…

    Là où il y a une mauvaise utilisation de ces « règles », c’est lorsqu’on en fait un principe de jeu alors que ça ne devrait être qu’une contrainte d’exercice. Donc quand j’amène ça à mes élèves, je ne leur présente pas le « oui et » comme une règle, mais comme un exercice.

    Ce qu’on devrait voir derrière cette notion d’accepter, c’est à mon avis plutôt le fait de quittancer, de dire à l’autre « je t’ai compris », c’est un oui qui signifie nous nous comprenons entre improvisateurs et pas un oui qui fait du personnage une machine à répéter « oui » parce qu’on lui a dit de toujours dire oui!

    Pour résumer: ça ne devrait pas être une règle mais un outil de travail.

  2. Y’a pas de règles.

    Que des pistes pour progresser.
    Pour moi le Oui sert à appeler la spontanéité. J’accepte tout et je verrai après.

    Et puis la nuance vient après.
    Comme dans tout. En danse tu apprends des mouvements de base et lorsque tu les a assimilés tu prends des libertés et on ne voit plus la base. Mais pour autant si tu prend des liberté sans les bases, on verra que tu galère.

    Des règle non. Des pistes de travail pour acquérir les bases oui. Le tout et de préciser aux élèves que y’a pas de vérité dans ce que tu dis, juste des pistes.

    H

  3. Je suis plutôt d’accord avec vous sur le fait que ça devrait rester des pistes de travail, mais bien souvent, les gens en font vite des règles. Que ce soit parce qu’un professeur est un peu paresseux et ne veut pas rentrer dans la subtilité, ou parce qu’un étudiant veut des recettes pour y arriver facilement.

    Comme on disait avec un H, plutôt que de « dire oui », on devrait sans doute « accueillir l’idée » et « coopérer ». Dans ce cadre, « dire oui » devient effectivement un simple outil.

  4. Merci Ouardane pour ce post.
    Je trouve super intéressant que l’on puisse remettre en question ces « règles » du jeu. Je suis convaincue qu’il faut connaître les règles pour après, dans un deuxième temps, s’amuser à en jouer et à les détourner.
    Il faut changer notre cadre, nos habitudes pour se lâcher un peu et retrouver cette spontanéité.

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