J’adorais cette chanson ! Je l’ai redécouverte récemment, parce que quelqu’un m’y a fait penser.
En la ré-écoutant, je me rends compte que cette chanson est un hommage à l’impro. L’histoire raconte que les deux chanteurs rencontrent un démon qui leur demande de jouer la meilleure chanson du monde, et ils y parviennent en jouant la première chose qui leur venait à l’esprit (« And we played the first thing that comed to our head, just so happened to be the best song in the world« ). Ensuite, lorsqu’ils essayent de l’enregistrer, ils ne parviennent plus à la fixer.
Et vous l’avez sans doute remarqué, l’impro, en vidéo, c’est assez naze ! Impossible de figer la fraîcheur et la spontanéité. Je me demande si ça ne vient pas du fait que lorsqu’une scène est jouée, l’issue de la scène est éthérée : elle n’existe pas encore. Alors qu’une fois filmé, la scène n’est plus en train de s’écrire, elle existe déjà. Ce qui nous pousse à ne pas prévoir, à abandonner le coup d’avance. De toute façon, le public est plus intelligent et plus rapide que nous.
Un autre détail que je trouve assez intéressant sur cette chanson et sur l’impro : lorsque le démon apparaît en les menaçant de dévorer leurs âmes s’ils ne jouent pas la meilleure chanson du monde, ils répondent un « Ok » serein et assertif (« Play the best song in the world, or I’ll eat your souls. Me and Kile, we looked at each other, and we each said : Ok« ). Ils se sont montrés calmes, déterminés et confiants. C’est une attitude qui est sans doute utile d’adopter pour les improvisateurs.
Comment faire ? Je suis de plus en plus convaincu qu’il ne se passe pas grand chose dans notre cerveau, et que notre corps n’est pas seulement une manifestation de nos émotions, mais les génère également.
Suivez moi sur ce coup : Souriez ! Oui oui, maintenant, devant votre écran. Pas un sourire forcé, non, un sourire sincère, simple. Est-ce que vous ne vous sentez pas mieux ?
Dans la même veine, le travail sur les statuts commence par un travail mécanique qui va ensuite générer un sentiment, mais ça commence juste par le corps.
Donc, pour en arriver à la peur, s’entraîner à avoir une attitude assertive : avoir des gestes lents et calmes, regarder le public, sourire ; ce travail permet alors de se débarrasser de la peur en laissant son corps faire.